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Portage salarial et protection sociale : pourquoi ce modèle séduit les indépendants ?

Portage salarial et protection sociale : pourquoi ce modèle séduit les indépendants ?

Publié le

La protection sociale en portage salarial : une couverture complète

Affiliation au régime général de la Sécurité sociale (maladie, maternité, accidents du travail)

En portage salarial, le professionnel porté bénéficie d’une protection sociale complète, comparable à celle d’un salarié classique. Il est affilié au régime général de la Sécurité sociale, ce qui lui permet d’être couvert pour les risques liés à la maladie, à la maternité, ainsi qu’aux accidents du travail et maladies professionnelles.

Le portage permet donc d’avoir des avantages non négligeables. Le fait d’être salarié d’une société de portage permet de conserver une certaine autonomie dans son travail tout en bénéficiant des garanties d’une personne affiliée au régime général.

Droits à la retraite (cotisations base + complémentaire AGIRC-ARRCO)

Grâce à son statut de salarié, le professionnel porté ouvre ses droits à la retraite. Les cotisations versées et déduites de la somme transmise par la société de portage permettent de valider des trimestres de retraite auprès du régime général, ainsi que d’acquérir des points de retraite complémentaire. Cette continuité de droits offre une sécurité à long terme et permet de préparer sereinement sa retraite, au même titre qu’un salarié classique.

Autres avantages (mutuelle obligatoire, prévoyance, congés payés, indemnités arrêt maladie)

Le portage salarial offre également d’autres avantages sociaux importants, qui garantissent une protection complète du professionnel porté.

  • La mutuelle: elle est obligatoire, permettant la prise en charge partielle ou totale des frais de santé, ce qui garantit un accès aux soins au même titre qu’un salarié classique.
  • La prévoyance: elle assure une protection financière en cas d’incapacité, d’invalidité ou de décès, couvrant ainsi les aléas de la vie professionnelle et personnelle.
  • Les congés payés: ils sont calculés sur la base de ses jours travaillés, lui permettant de se reposer tout en continuant à bénéficier de revenus réguliers.
  • Les indemnités en cas d’arrêt maladie: elles seront versées selon les règles du régime général, afin de compenser la perte de revenu lors d’une incapacité temporaire de travail.

La protection sociale est donc intéressante dans le cadre du portage salarial. À la différence d’une activité indépendante, le portage ne permet pas au professionnel de percevoir 100 % de la facture envoyée au client. Cependant, il présente des avantages sociaux non négligeables.

Rappel : qui peut bénéficier d'un portage salariale ?

Le portage salarial s’adresse principalement aux professionnels exerçant des activités intellectuelles, techniques ou de conseil, qui peuvent travailler de manière autonome pour différents clients.
Parmi les métiers pouvant être exercés sous la forme du portage salarial, on ne retrouve pas les fonctions plus techniques telles que Technicien de maintenance, Conducteur de travaux, Infirmière, Collaborateur comptable…

Parmi les profils concernés, on retrouve par exemple les consultants IT, les formateurs, les coachs, les cadres en transition professionnelle ou encore les experts en marketing, communication, finance ou ressources humaines.

Ces professionnels choisissent le portage pour plusieurs raisons :

  • bénéficier de la sécurité du statut de salarié (protection sociale, retraite, chômage)
  • simplifier la gestion administrative de leurs missions
  • conserver une liberté dans le choix de leurs clients et projets.

Concrètement, le Responsable marketing France d’une grande industrie internationale du luxe, qui n’a plus de perspectives d’évolution tout en restant en France, peut se lancer dans le portage salarial. Ce mode de travail lui permettra :

  • De travailler pour différentes sociétés,
  • De sélectionner ses clients (par exemple, uniquement dans le secteur du luxe),
  • De mettre à profit toutes ses compétences acquises au cours de plusieurs années,
  • De conserver les avantages du statut de salarié,
  • De bénéficier d’un support administratif complet.

Comparaison avec d'autres statuts : pourquoi le portage est plus protecteur ?

portage 1

Portage salarial vs auto-entrepreneur/micro-entreprise

Le tableau ci-dessous reprend les principaux critères qui diffèrent entre le portage salarial et l’indépendance (auto-entrepreneur / micro-entreprise).
Il est important d’étudier attentivement toutes les options avant de se lancer dans une activité à son compte.

L’objectif est de choisir le statut qui correspond le mieux aux besoins et aux attentes de la personne qui se lance.

Critères

Portage salarial

Auto-entrepreneur / Micro-entreprise

Statut

Salarié porté par une société de portage

Travailleur indépendant

Protection sociale

Complète : sécurité sociale, retraite, prévoyance, assurance chômage

Limitée : pas d’assurance chômage, droits proportionnels au chiffre d’affaires

Gestion administrative

Entièrement prise en charge par la société de portage

Gérée par l’auto-entrepreneur

Création et formalités

Aucune création d’entreprise nécessaire

Création simple et rapide

Cotisations sociales

Élevées, proches du régime salarié

Allégées, calculées sur le chiffre d’affaires

Frais de fonctionnement

Frais de gestion appliqués par la société de portage

Très faibles

Autonomie

Autonomie commerciale avec un cadre salarié

Autonomie totale

Plafond de chiffre d’affaires

Aucun plafond

Plafond annuel réglementé

Public concerné

Profils recherchant sécurité et accompagnement

Profils privilégiant simplicité et liberté

Type de métiers possibles

 
 

Majoritairement des métiers de services, conseil, formation, IT, communication

Tous types d’activités autorisées en micro-entreprise (commerce, services, artisanat selon qualifications)

Portage vs création de société (SASU/EURL)

portage 3

La création d’une société, qu’il s’agisse d’une SASU ou d’une EURL, nécessite un cadre beaucoup plus rigide. Il est donc important d’identifier clairement sa situation afin de choisir le statut le mieux adapté pour créer sa société.

Critères

Portage salarial

Création de société (SASU / EURL)

Statut

Salarié porté par une société de portage

Dirigeant de société (assimilé salarié pour SASU, gérant pour EURL)

Protection sociale

Complète : sécurité sociale, retraite, prévoyance, assurance chômage

Variable : SASU offre protection proche du salarié, EURL selon régime (TNS) moins protecteur, chômage non garanti sauf cas particulier

Gestion administrative

Prise en charge par la société de portage

Entièrement à la charge du dirigeant : comptabilité, déclarations, obligations légales – sauf si aide d’un prestataire externe ce qui a un coût

Création et formalités

Aucune création d’entreprise nécessaire

Création obligatoire : rédaction des statuts, immatriculation, démarches fiscales et sociales

Cotisations sociales

Élevées, assimilées au régime salarié

SASU : cotisations assimilées salarié ; EURL : cotisations TNS plus faibles mais protection moindre

Frais de fonctionnement

Frais de gestion prélevés par la société de portage

Frais fixes : comptable, tenue de compte, formalités légales

Autonomie

Autonomie commerciale avec cadre salarié

Autonomie totale dans la gestion et la stratégie de la société

Plafond de chiffre d’affaires

Aucun plafond

Aucun plafond légal, mais obligations fiscales et comptables plus lourdes

Public concerné

Profils recherchant sécurité et accompagnement

Profils souhaitant développer un projet d’entreprise et gérer leur croissance

Type de métiers possibles

Majoritairement services, conseil, formation, IT, communication

Tous types d’activités autorisées selon objet social et règlementation


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Pourquoi le portage salarial séduit autant les indépendants ?

Autonomie préservée, choix des missions, tarifs, clients

Le portage salarial ne limite pas la liberté de l’indépendant. Le professionnel porté conserve une autonomie totale dans le développement de son activité. Il choisit lui-même ses missions, ses clients et négocie directement ses tarifs.

La société de portage n’intervient ni dans la relation commerciale ni dans le contenu des prestations. Elle agit uniquement comme un tiers administratif et juridique, permettant ainsi au consultant de se concentrer sur son cœur de métier.

Cette liberté est souvent citée comme l’un des principaux atouts du portage salarial, car elle combine l’indépendance entrepreneuriale avec un cadre sécurisé.

Sécurité financière et administrative (gestion par la société de portage, pas de plafonds de CA)

La sécurité salariale, tant sur le plan financier qu’administratif, est l’un des aspects les plus intéressants du travail sous la forme du portage salarial. La société de portage prend en charge l’ensemble des démarches : facturation des clients, déclarations sociales, versement des cotisations, rédaction des contrats et suivi comptable.
Le professionnel porté aura donc :

  • Un bulletin de paie mensuel
  • Une couverture sociale complète (maladie, retraite, prévoyance)
  • L’accès à l’assurance chômage

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Cas concret

portage 2

Prenons l’exemple d’un consultant IT travaillant en mission longue pour un grand compte. Après plusieurs années en micro-entreprise, il choisit le portage salarial afin de cotiser à l’assurance chômage, de faciliter l’obtention d’un crédit immobilier et de déléguer une gestion administrative devenue trop chronophage.

  • Résultat : il conserve ses clients et des revenus globalement similaires, même s’il doit intégrer des charges potentiellement plus élevées, notamment liées aux frais de gestion prélevés par la société de portage.
    En revanche, il gagne en sérénité et en stabilité, sans renoncer à son indépendance.

Tendances actuelles : croissance du secteur, innovations comme paiements rapides

Le portage salarial connaît une croissance soutenue en France, notamment grâce au développement du travail en freelance. La transformation du monde du travail et l’émergence de ces nouveaux modes résultent d’un souhait de flexibilité, d’adaptabilité et de liberté.

Le nombre de salariés portés est passé d’environ 10 000 en 2015 à près de 200 000 en 2023, tandis que le nombre d’entreprises de portage est passé d’environ 225 à plus de 700 sur la même période (Freelance Factory, 2025; UMALIS, 2025).

Le chiffre d’affaires du secteur atteint près de 2 milliards d’euros, avec une croissance annuelle comprise entre 14 % et 20 % (Portage SI, 2025). Ces chiffres montrent que ce modèle hybride qui combine les avantages du salariat et de l’indépendance séduit de plus en plus de personnes.

Inconvénients du portage salarial sur la protection sociale

Charges plus élevées : ~50% du CA en cotisations + frais de gestion

Si le portage salarial offre une protection sociale étendue et un statut salarié, il ne faut pas oublier d’anticiper les coûts qui sont connexes.

Les frais de gestion prélevés par les sociétés de portage représentent généralement entre 5 % et 12 % du chiffre d’affaires hors taxes, pour couvrir les services administratifs, juridiques et comptables fournis. A cela s’ajoutent les cotisations sociales patronales et salariales de la même manière que pour un salarié.  

Concrètement, cela signifie que pour 10 000 € facturés à un client, il ne reste souvent que la moitié en salaire net pour le porté, à laquelle il faudra également ajouter la part versée à l’État pour les impôts. (InfoPortage)

Si l’objectif premier est d’optimiser ses revenus nets, le portage salarial peut sembler moins attractif, car une partie importante du chiffre d’affaires est prélevée en charges. En contrepartie, ce modèle offre une protection sociale complète (maladie, retraite, assurance chômage, prévoyance, etc.).

Le portage, pas adapté à tous (TJ minimum recommandé, professions exclues)

En effet, le portage salarial est un modèle pouvant s’appliquer uniquement aux prestations de services intellectuelles et/ou de conseils, et non à des services à la personne tels que la garde d’enfants, aux professions libérales telles que les infirmières, ou encore aux activités purement commerciales. Le professionnel doit avoir une expertise spécifique à apporter à ses clients.

Le Code du travail dispose des articles L.1251-64 qui encadrent l’activité de portage en France. En parallèle, il existe également une convention collective dédiée aux activités de portage. Selon la convention collective nationale du portage salarial (22 mars 2017, articles 4 et 5), le salarié porté doit percevoir au moins le SMIC, net ou brut selon le calcul légal, ou le minimum garanti correspondant au temps de travail effectué.

En pratique, pour que le taux journalier moyen (TJM) permette au porté de toucher au moins ce salaire minimum après cotisations sociales et frais de gestion, les sociétés de portage recommandent généralement un TJM compris entre 250 et 300 € HT par jour. Il est important de noter que le TJM n’a pas de minimum légal : il correspond au montant facturé au client, dont une partie importante (environ 40 à 50 %) est prélevée pour les charges et frais de gestion, tandis que la loi ne garantit que le salaire net minimum.

Ces deux exigences limitent donc l’accès à ce modèle pour certains secteurs d’activité.

Conclusion

Pour conclure, le portage salarial reste un modèle très attractif, mais il n’est pas sans contraintes.

Il séduit de plus en plus d’indépendants parce qu’il combine liberté, sécurité et simplicité : le professionnel porté garde le contrôle sur ses missions, ses clients et ses tarifs, tout en bénéficiant d’une protection sociale complète et d’une gestion administrative déléguée.

En revanche, ce confort a un coût : les charges et frais de gestion sont plus élevés qu’en micro-entreprise, et certaines activités ou profils ne sont pas adaptés au portage.

Malgré ces limites, ce modèle permet de se concentrer sur son expertise et de développer ses revenus sans plafond de chiffre d’affaires, ce qui le rend particulièrement intéressant pour les consultants, experts et freelances exigeants.

Sarah Cuvier

Article rédigé par
Sarah Cuvier

Consultante en recrutement

Après avoir effectué mes études dans le domaine des Ressources Humaines en alternance au sein du CabRH, j’ai intégré le cabinet en CDI. Cette expérience m’a permis de développer une vision globale, à la fois théorique et pratique, des sujets RH, ainsi qu’une expertise très opérationnelle sur l’aspect recrutement, domaine dans lequel j’évolue depuis novembre 2020.

Mon poste de Consultante en recrutement, combiné à un Master en Ressources Humaines, me permet d’avoir une approche complète et transverse des enjeux liés au recrutement au sens large.